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Fécher | St Corneille

Présentation de Marie Lecoquay
(à partir du livre: "Mademoiselle Marie" de l'abbé Edmond Willems) 17 juin 1901 -07 juin 1938 

Parents et petite enfance

Gustave Lecoquay, le père de Marie est né  à Micheroux , le 20 février 1852. Comme son père mourut  alors qu’il avait une quinzaine d’année, il arrêta ses études et reprit la boulangerie et l’épicerie de son père pour devenir aussi chef de famille. Ils habitaient alors au Hasard.
 

Plus tard, comme les affaires prospéraient, il se lança dans le commerce des grains et de la farine dans un bâtiment qu’il fit construire Place de la Gare..

Le 17 mai 1893, il épousa Amélie Piquereau, née le 21 décembre 1863 à « La Belle Pierre », entre Xhendelesse et Soumagne.

Ils formaient un couple très uni pour qui tout réussissait, bien que l’espérance d’un enfant ne se fût pas encore réalisée.  Mais ils gardaient confiance et se rendirent à Lourdes en 1900.  Leurs prières furent  exaucées puisque Marie Lecoquay naquit le 17 juin 1901.

 

Quand Marie commença à marcher, on s’aperçut quelle était atteinte d’une infirmité au pied gauche.  Après de nombreuses tentatives, on se rendit compte qu’il n’y avait pas de traitement adéquat et malgré la souffrance, Marie et ses parents assumèrent la réalité dans la foi et en veillant à donner à leur enfant une éducation solide qui lui permettrait d’assumer son existence.

Elle grandit heureuse entourée de ses parents et de la famille, à quatre ans, elle fréquente l’école gardienne puis l’école primaire de Fécher.

Malgré son infirmité, elle partage les jeux de tous les élèves, tout en étant très studieuse.  Elle fait sa première communion le 1er. janvier 1911 avant l’âge habituel de la communion solennelle. Ses parents complètent la formation reçue en paroisse et à l’école. Suivant l’exemple de ses parents, Marie apprend à vivre selon sa foi dans la discrétion et la joie.

A 10 ans, elle termine ses études primaires et entre en pension chez les Filles de la Croix de Cointe où elle restera 3 ans. Elle vécut cette période un peu dure pour une petite fille, sans jamais se plaindre et laissa un excellent souvenir dans cette école. Sa principale qualité semblait être la discrétion, elle s’effaçait  pour d’autres, ce qui ne l’empêchait pas d’être enjouée et pleine de vie.

Les nombreuses chutes dues à son handicap lui apprirent à rester tenace, à vaincre la difficulté et lui donnèrent le caractère bien trempé dont elle allait avoir besoin pour affronter d’autres réalités.

La guerre de 1914 ne permit pas à Marie de retourner à l’école tout de suite mais elle demeura en contact avec les anciennes et ses maîtresses.

Elle écrit une lettre de reconnaissance aux religieuses où elle mentionne toute la dimension éducative qu’elle a perçue à leur contact : « ..la tendre sollicitude dont vous nous entourez…C’est peu pour vous de nous instruire, de cultiver notre intelligence, de l’enrichir, de l’éclairer de la vérité pour que non seulement elle la possède, mais pour qu’elle la donne aux autres…vous nous aimez de cette affection forte qui ne faillit jamais quand il s’agit de nous former à la vertu, d’exiger de nous un devoir, de cette affection vigilante,éclairée qui s’efforce par tous les moyens de …développer en nos cœurs des sentiments d’amour envers Dieu… »

     

C’est là tout une programme que l’on retrouvera au long de son existence et que bien des pédagogues voudraient encore faire leur aujourd’hui.

La guerre de 1914 fut tragique et sanglante partout et particulièrement pour la région de Micheroux qui connut pillages, incendies et meurtres.

Une de ses remarques à l’époque : « La Belgique est une terre d’énergie »

Elle avait une vénération particulière pour le Cardinal Mercier qui fut une figure marquante de l’époque.

Elle vouait aussi un culte spécial à la Vierge et se rendait très régulièrement à lourdes puis à Banneux  ou Beauraing.

Elle continua à vivre heureuse avec ses parents mesurant mieux encore la grâce d’être chrétienne et de vivre avec des parents animés d’une foi particulièrement vivante : ils allaient à la messe tous les jours mais priaient aussi ensemble et seuls.

Ils développaient leur commerce : M. Lecoquay étaient devenu arbitre à la Chambre de Commerce, grâce à ses qualités d’homme d’affaires et à son travail mais il vivait dans une certaine austérité et dans un émerveillement continuel devant la beauté de la nature.

Il aimait la musique et fut l’organiste attitré de Fécher-Micheroux ; mais comme il aimait aussi la musique profane, il fonda l’Harmonie Saint Léonard à Micheroux et fut directeur de musique à Herve.

Son intérêt pour les autres le mena aussi à devenir président de la conférence de saint-Vincent de Paul et à fonder une mutuelle à Micheroux.

Il fut aussi trésorier de la Fabrique d’église et, selon les archives de la paroisse posa la première pierre de l’église le 8 juin 1913, en présence de sa fille.

Il offrit l’autel et on trouve, dans le fond de l’église un vitrail à son effigie, en reconnaissance.

 

Jeunesse de Marie

C’est à ce père  que Marie doit un rare esprit d’entreprise, la largeur de vues et l’ampleur des méthodes qui devaient l’aider par la suite dans sa mission.

Sa mère lui communiqua sa bonté et sa grande douceur.

Malheureusement, celle-ci mourut d’une tumeur cancéreuse le 4 juillet 1918. Elle avait 62 ans.

Comblant ce vide immense, Marie redoubla de prévenances pour son père et ils organisèrent leur vie commune.

Nouvelle douleur, le 7 novembre 1920 à l’âge de 69 ans, M. Lecoquay rendit son âme à Dieu. Un hommage unanime lui fut rendu.

Marie, elle, se retrouva orpheline à 19 ans. Elle s’efforça toujours de suivre l’exemple de ses parents et garda jusqu’à sa mort  le chapelet que son père avait acheté lors de son premier voyage à Lourdes.

Peu avant sa mort, M. Lecoquay avait confié Marie à l’Abbé Schifflers, curé de la paroisse qui devint son tuteur. Sa famille lui proposa d’aller vivre ailleurs en sa compagnie mais elle refusa. Elle confia la gestion du commerce à quelqu’un qui travaillait avec son père.

Elle se sentait attirée par la vie religieuse et particulièrement par la communauté où elle avait fait ses études. Mais, suite à une conversation avec le curé, elle comprit que sa vocation et sa mission étaient dans cette  paroisse où elle fut l’auxiliaire bénévole du curé.  Continuant l’œuvre de son père, elle tint les livres de la fabrique d’église et prit en charge l’ensemble de la vie paroissiale.

En 1933, un autre coup dur pour Marie fut le décès de l’abbé Schifflers, à l’âge de 55 ans.

Elle se sentit très désemparée et sa tristesse fut tellement grande que, dès ce moment, en guise de deuil, elle remisa au grenier, la radio qu’elle aimait tant écouter.

Le 7 juin 1938, elle ne vint pas à l’église comme d’habitude. Après la messe, Monsieur le Curé alla voir et entra avec des Voisins, ils se rendirent à la mansarde où elle logeait et la découvrirent gisant inerte et méconnaissable sur le lit. Elle avait été sauvagement  assassinée par un mineur hollandais du Hasard.

Il fut découvert car il parla lui-même du crime.

Toute la commune fut émue de ce qui était arrivé « Pauv’pitite fèye »

On lui rendit un hommage émouvant lors des obsèques.

Elle repose au cimetière de Fécher.

Grands axes  qui orientèrent la vie de Marie Lecoquay:

Son amour pour l’Eglise.

Son sens de la communauté paroissiale, son respect pour le Pape et la hiérarchie tout comme son union à l’Eglise universelle étaient extrêmement vivants et elle communiquait  ses convictions aux chrétiens qu’elle rencontrait.

Elle témoignait aussi un profond respect et une profonde estime pour les prêtres et, si elle se montrait volontaire et tenace pour défendre ses idées, elle s’inclinait avec déférence lorsque le prêtre avait tranché.  

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Marie Lecoquay,
le trésor du coeur

L'année 2008 a célébré les 70 ans de son décès et les élèves de l'école
Ste Marie de Fécher-Soumagne ont commémoré la mort  de celle que l'on appelait "
Mademoiselle Marie" par une messe qu'ils ont animée.

Elle fut célébrée par Monseigneur Jousten,  Evêque de Liège, à l'époque, qui nous a fait l'honneur de se joindre à  cet hommage.

La célébration a eu lieu le samedi 7 juin 2008 à l'église de Fécher, à 17h00 et a été suivie d'une visite au cimetière ainsi que d'un vin d'honneur. 

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Ces peintures encore bien conservées, se trouvent au fond de l'église.
Encore une fois, on s'aperçoit que Marie LECOQUAY,se dévouait pour la paroisse, chorale avec les jeunes...et bien d'autres, elle priait énormément la Vierge Marie.

Ce vitrail se situe au fond de l'église de Fécher.
Il représente un pélérinage à Lourdes.
De gauche à droite au dessus:
Le Curé Jean Willems (1894-1965), deux autres prêtres, Marie Lecoquay, une aide soignante et une malade.

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Voici un deuxième vitrail, à côté de celui où l'on voit Marie LECOQUAY à Lourdes axé à nouveau sur la prière à la Vierge Marie

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Son attachement à la paroisse

Suivant la pensée de Pie XI, elle voulait faire en sorte que les liens entre les membres de la communauté paroissiale se resserrent de façon à ce que chacun des fidèles se sente membre de cette communauté et prenne à cœur les affaires de son église.

Elle faisait tout pour que la paroisse vive.

La paroisse devint le centre normal de sa vie religieuse.

Elle ne s’attacha pas à une seule œuvre mais vivait en passionnée de tout ce qui touche l’apostolat.

-         Congrégation de la Sainte Vierge,

-         Journal "Appel des Cloches,"

-         Vestiaire de Sainte Elisabeth, en collaboration avec
   la conférence de Saint Vincent de Paul.

-         Mutualité Saint Léonard, importante dans un pays de
  charbonnages.

-         Ligue ouvrière féminine chrétienne  fondée en 1935
  dont elle  fut sectionnaire.

-         Consultation des nourrissons pour laquelle elle mit sa
  maison à la disposition du docteur et des mamans.

-         Mise à jour et entretien de la bibliothèque paroissiale.

-         Création du patronage des filles en 1931 et croisade
  eucharistique.

-         Préparation des enfants à la première communion et
  organisation de retraites.

-       En mai 1936, inauguration du Cercle paroissial « Patria », nouvelle maison d’œuvres

-      Entretien de l'église

-      Chorale

 Source de cette vie

Son éducation et son intelligence lui ont permis d’acquérir beaucoup de bon sens. Ce n’était pas une intellectuelle mais elle avait le sens de la vie et était très entreprenante .

Elle  courait toujours mais faisait preuve d’une rare patience lorsqu’elle allait visiter les malades.

Quelques temps plus tard, elle eut plus de mal à se déplacer et souffrait de sa jambe mais son activité n’en diminua pas.

Elle avait un cœur d’or.

Elle était très sympathique et veillait toujours à ne jamais manquer d’égard.

Elle n’arrêtait jamais de rendre service et d’être attentive aux autres et surtout aux malheureux qui allaient la voir chaque semaine.

Elle allait aussi aider une mère malade à entretenir sa maison.

Elle accueillait tout le monde sans distinction et écoutait sans juger tout en n’ayant pas peur parfois de dire clairement ce qu’elle pensait ;

 

Elle vivait en toute humilité

Sa façon de vivre et de se comporter témoignaient d’une grande simplicité et d’une réelle discrétion.

En dehors des actions connues, il y eut toutes celles que personne ne saura jamais ou qui furent révélées plus tard. Elle recherchait l’effacement et, malgré sa fortune, vivait dans le dénuement.

Me voici

Il n’y a rien de grand dans cette vie, elle agissait tout simplement mais elle était marquée  par une intériorité, une foi vraie, un élan vers Dieu et un tel espoir de bonheur en Lui que sa vie en était un rayonnement continuel.

On pense à la Petite Thérèse.

 Sa vie de prière

« Avoir Jésus comme modèle »

Elle allait à la messe chaque matin  et priait avant. La prière liturgique était sa principale source de vie. Elle vivait la messe et la sainte communion, disait-elle, est le chef d’œuvre de l’amour de Dieu..

Elle lisait surtout le missel et pratiquait la méditation quotidienne.

Elle faisait une retraite chaque année.

Elle avait une confiance illimitée en Marie et allait souvent en pèlerinage.

Sa vie de famille.

Elle aimait rire et plaisanter avec ses amis et les siens.

Elle s’occupait souvent  des enfants de sa famille et les aidait dans la peine ou les coups durs.

Elle appréciait les relations d’amitié  mais écrivait rarement car elle n’aimait pas écrire des lettres.

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