En 1699, l'archidiacre de Hesbaye lors de sa visite à la paroisse le 22/09 constatait que la chapelle de Heuseux ne disposait pas de fonds sauf 12 setiers pour le luminaire et la célébration d'une messe basse le dimanche pendant le carême. Cependant, peu à peu, la piété des fidèles y pourvut mais dans une faible mesure. Dieudonné Sacré, entre autre officier au service de son altesse le prince évêque, légua le 02/11/1739 trois cents Fl. Bt pour qu'une grand-messe anniversaire soit chantée à la chapelle (note Hanotte). Il laissa en outre à la chapelle « sa veste de velours noir garnie de boutons d'or ». En 1785, Jean François Delsupexhe remplaça Thomas Verdin comme mambour de la chapelle; en 1793, ses comptes signalent en recettes : (il semble que la chapelle possédait une sablière aux Bruyères ; en voici une confirmation : « le 02/04/1785, reçu de sieur Andrien pour' sable tiré des Bruiers ”) quêtes de la chapelle Fl. Bt 724-14-2, « prenées des sables » Fl. Bt 66-13-1, louage de jardin Fl. Bt 45, canons d'un muid Fl. Bt 151-1, canons d'un florin Fl. Bt 31, canons de 2 setiers Fl. Bt 30, canons de 1 setier Fl. Bt.21-8-3, louage des terres de la chapelle Fl. Bt 520,total : FI.Bt 1595-17-2 (ces recettes comprennent des arriérés et même des avances).

Il est vrai que les dépenses dépassaient les recettes de Fl. Bt 407-9-3. C'est pour cette raison que Delsupexhe qui avançait les fonds stipule que « si on vendait la chapelle, il veut reprétendre ladite somme ». Delsupexhe fut certainement soucieux d'entretenir et d'embellir la chapelle qu'il dota de six portes, de quatre lustres, de quatre bouquets avec leur glace (probablement « sous globe »), de deux anges à côté du tabernacle, de deux autres en glace à côté de la Sainte Vierge et de huit tableaux dont quatre sur les colonnes et quatre à côté de la Sainte Vierge et de Saint Joseph.

En 1841, la commune alloua un subside de 400 fr à la fabrique pour des travaux de réparations à effectuer à l'église paroissiale, au toit du presbytère et à la chapelle de Heuseux. En 1844, sous le mayorat de J.B. de Géradon, l'administration communale demande au commissariat de l'arrondissement de Liège la promotion de la chapelle en église succursale détachée de la paroisse. La députation permanente refuse.

En 1847, la fabrique propose de construire un mur de clôture au cimetière. La commune accorde un subside annuel de 150 fr jusqu'à apurement de la dépense qui s'éleva à 225 fr ; on profita de l'occasion pour agrandir le cimetière : le conseiller communal Diveux céda à la fabrique 2,08 ares et 15,15 ares en échange de 4,15 ares et de 15,15 ares. Le cahier des charges fut approuvé en 1848 et le même jour J.B. de Géradon obtint la première concession au cimetière. Depuis 1848, les de Géradon continuent à se faire inhumer à Heuseux (Marie Caroline de Géradon, fille de Victor Nicolas et de Marie Elisabeth de Bavay, née à Heuseux le 01/07/1844 y fut baptisée « par dérogation »).

En 1866, Heuseux obtint la construction d'une chapelle aux dimensions d'église. Quelques familles influentes fournirent terrain et numéraire. Le nouvel édifice coûta 29.000 fr. L'ancienne chapelle fut rasée mais la vénérable statue de Saint Laurent ne réintégra pas la nouvelle construction. Par contre le banc réservé à la famille de Géradon depuis 1817 continua à y figurer jusqu'au 10/05/1940, date à laquelle l'armée belge fit sauter la chapelle avec son mobilier.